Doux voyage vers le Jardin de tous les possibles

Le décor défile vite, très vite
...pas assez vite....
Emporte avec lui mon passé.

Aujourd'hui, pourquoi aujourd'hui,
j'ai tourné la page.

Une journée comme une autre pourtant!
Je ne saurai probablement jamais pourquoi
Je ne veux pas vraiment savoir...

La pluie frappe fort sur les fenêtres du wagon...
Elle frappe fort aussi sur mon coeur.
Les chemins qu'elle se dessine sur la vitre
sont autant de sillons creusés sur mon âme...

Pourquoi ai-je l'étrange sentiment
que mes compagnons de voyage,
à mes côtés dans le train,
partagent avec moi
la mélancolie qui m'habite?

Quel triste évènement aura de la sorte noyé leur âme
à ce point tel,
que leurs yeux semblent prêts à pleuvoir?...
Quel trop plein de peines, de tourments?...

Et si j'allais leur dire que c'est pour le mieux?
Si j'allais leur dire de ne pas perdre espoir?
Si j'allais leur dire... Oui pourquoi pas!?

Si j'allais leur dire
que le décor qui défile à nos côtés
changera très bientôt...
Qu'il deviendra ensoleillé,
qu'il nous fera redécouvrir
Des arc-en-ciel sans fin,
des nuits fraîches et sans tourment...

Leur dire que j'ai vu les lendemains,
qu'ils sont riches de promesses!

Malgré cette pluie qui tambourine sur nos âmes meurtries
ne sentez-vous pas déjà ce vent de douceur?

Je les vois ces lendemains!...
Je les vois pour vous voyageurs inconnus...

Je vois des jardins fleuris...
Et nous y sommes!
Et nous n'y sommes plus des étrangers!
Mon coeur vous connaît déjà...
Et dans ces jardins je vous reconnais!

Allez! Que cesse votre tristesse...

Que nos coeurs trouvent enfin le repos
sur les sentiers de ces jardins fleuris...
Des jardins où nous trouverons l'oubli
dans les parfums du Présent.

Des jardins où les Fées nous attendent
pour soigner nos blessures
nous ennivrer de leurs plus belles mélodies
nous ouvrir les yeux sur des couleurs
inventées que pour nous!

Des jardins où les Fées ont les bras de Maman
...pour nous bercer jusqu'à ce qu'on ait oublié...

Des jardins où la pluie ne tombe tout doucement
qu'aux petites heures du jour
pour venir abreuver les fleurs de tendresse...

Le Jardin de tous les possibles!

Où nous pouvons, tous les matins
réinventer le Présent.

Où nous pouvons nous rendormir tout doucement
dans la paix du soir
lorsque vient l'heure rose...

Le Jardin de tous les possibles!

Je les ai vus s'aimer...

J'ai vu leur regard
se fondre dans celui de l'autre
J'ai vu leurs mains se rejoindre
avec leur coeur dedans
J'ai vu ce sourire serein
sur leurs lèvres émues,
sourire éternel,
qui ne s'éteint
que pour renaître
à nouveau dans leurs yeux
J'ai vu ces yeux pleins de larmes
...ou étaient-ce des étoiles?

Les yeux de mon coeur à moi
brillaient de ravissement:
Les anges me faisaient le cadeau
du plus beau des secrets,
celui de leur Amour
M'offraient à moi,
le présent d'un bonheur
que je savais exister, oui!
Mais dans un autre monde
un monde lointain, un monde de rêves

J'ignorais qu'il fût possible
d'être comblée à ce point
tout simplement en contemplant
l'Amour
dans toute sa splendeur...
dans toute sa candeur, sa tendresse
dans tout l'espoir qu'il peut contenir
avec toutes les promesses de Vie!

Ils étaient partout à la fois...
En moi, autour de moi...
Dans mon âme, dans mon esprit
Ils créaient autour de nous
une aura de Lumière...
Je le sais, je les ai vus!
Cette Lumière rayonne en moi
encore aujourd'hui


Plus rien n'existait...
que ce moment d'intensité absolue
Les gens autour de nous
n'étaient tout simplement plus là...
Ils étaient devenus illusion...
Acteurs évoluant en silence
comme dans un film
à l'époque du cinéma muet...
pris dans les filets du temps...

Les anges m'ont menée sur un chemin
vers un lieu en moi
Un lieu que je ne connaissais pas encore
un espace où il fait tellement bon d'être...
tout simplement...
Où j'ai découvert
des fleurs plus belles encore
que les plus belles des orchidées
pour finalement contempler le crépuscule
de quelques heures volées à l'éternité.

Puis la "réalité" a repris ses droits
il fait froid un peu...
il fait sombre aussi...
Oh Lumière! ne t'éteint jamais...
De peur que les fleurs ne meurent.

Insomnie

La lune, ma soeur,
me tient compagnie,
me regarde par la fenêtre
de ses yeux tristes et mélancoliques.

Si j'écoute bien le silence de la nuit,
je peux entendre avec mon coeur,
les berçeuses qu'elle me chante.
Le vent l'accompagne en se glissant
doucement sur le printemps.

Le soleil dort encore...
Le coq aussi...

Mais moi, mes yeux sont toujours ouverts.
Mais moi, je n'y vois rien...

Insomnie du coeur
avide de tendresse...
Longues heures tourmentées,
sans refuge permis dans le sommeil,
sans évasion possible dans le monde du Rêve...
Enchaînée par mille images,
aucun répit ne me sera donc accordé?

Insomnie de l'esprit...
Les idées s'y chevauchent,
s'entremêlent, s'entrechoquent

Un écho dans mes souvenances me dit:
"Pour avoir droit à la Lumière
l'on doit passer par les ténèbres..."

Insomnie de l'âme qui tourne et tourne
qui tourne et tourne
avide de Lumière...

Tout mon être
attend le lever du Jour!
Qu'il s'éveille enfin!
Que mon corps puisse se reposer.

Et Pervenche, la chatte,
fait sa parade du matin,
court après les rayons du soleil...
Mais ils s'échappent pour me rejoindre...
Je sens leur chaleur me couvrir...

Et mes yeux se ferment enfin...

I believe in Faeries



"When the first baby
laughed for the first time,
the laugh broke up
into a thousand pieces.
They went skipping about
and that was the beginning of faeries."

*Sir James Matthew Barre*




Deux coeurs d'enfants

Ils avaient
deux coeurs d'enfants.
Les fées ou les anges,
sûrement,
leur avaient
dans leur enfance,
fait cadeau de cette magie,
les maintenant
dans la joie constante
d'un amour sans borne.
Deux coeurs d'enfants
faits pour s'aimer,
rire et partager
avec les coeurs légers,
la musique
qu'eux seuls savaient entendre.

Je les ai vus
avoir mal à leur coeur,
perdre leur joie de vivre
et ne plus savoir chanter.

J'ai senti la peur.
J'ai senti
l'incompréhension
s'emparer de leur âme..

Un vent d'orage
aura assombri
leur fraîcheur de printemps,
leurs élans de jeunesse.
Aura éteint
la lumière dans leurs yeux

Et pourtant,
ils étaient sans reproche.
Coupables seulement
de cet amour magique.
Coupables seulement
d'avoir voulu laissé voir
à quel point ils s'aimaient.
Coupables seulement
du trop plein de leur coeur,
de l'exubérance,
du débordement
de la joie de vivre,
du bonheur de s'aimer.
Un amour si fort.
Un amour
qui ne peut
que vivre au grand air,
trop fort pour être contenu.

Comment cacher
la lumière du soleil?
Comment empêcher la lune
d'éclairer la nuit?
Comment interdire
aux fleurs du jardin
de ravir les yeux des passants?
Comment dire aux oiseaux
de ne plus chanter?

Comment mais surtout,
pourquoi?

Sûrement que le sort
se sera trompé!
Que la Vie
leur redonne leur jeunesse
pour qu'encore et encore
puisse se réjouir mon coeur
de les voir s'aimer.
Pour que mon âme
retrouve sa jeunesse
à contempler leur limpidité.
Que j'aie encore
le goût de chanter
à les écouter
s'aimer.